Origine du « Djavia »

le Djavia

son histoire

Propos recueillis auprès de Monsieur Justin Sténuite

Signification

« Metto deux djavia échonne é vo aro one djaub ! » (mettez deux brassées ensemble et vous aurez une gerbe !)

Il s’agit de fait de  la traduction en wallon du mot très français JAVELLE, qui signifie effectivement selon le dictionnaire un petit tas de céréales coupées à la main ou par la javeleuse, et qu’on lie ensuite en gerbes

Toute une histoire …

« En son temps, c’est à dire aux environs de l’année 1970, le comité paroissial présidé par l’Abbé Van Happeren, cherchait un vocable ayant un rapport étroit avec la moisson afin de l’affubler d’un titre qui sortait du commun.
« Épi », « Gerbe » et autres furent cités mais aucun ne reçut l’approbation. Finalement, une personne eu l’idée de lancer le mot wallon « Djavia » qui après l’explication fut admis à l’unanimité
Mais alors qu’est-ce qu’un « Djavia »?
Il faut pour cela se reporter à l’époque où la moisson ne se faisait pas mécaniquement lorsque les blés étaient « mûrs », (une autre expression bien wallonne) ; une équipe d’au moins 3 personnes se mettait en route pour la récolte. Le Faucheur, majoritairement un homme robuste se mettait d’abord au travail. Le suivait, à courte distance la plupart du temps, une dame qui était chargée d’assembler en une BRASSÉE le blé fauché qu’elle allongeait ensuite sur le sol. La troisième personne réunissait deux BRASSÉES afin d’en faire une gerbe qu’elle liait. Pour faire sécher la récolte avant sa rentrée à la ferme on assemblait debout, l’une contre l’autre dix gerbes. Ce monument de paille recevait du coup le nom de « dizeau » Mais, ici, il faut dire que dans notre région où tout le monde parlait wallon, le mot brassée était inconnu au bataillon. Djavia le remplaçait dans notre patois.